Le soudage à l’électricité, ou soudage à l’arc, est actuellement de plus en plus utilisé, tant industriellement que dans le privé.
Normalement, il nécessite un outillage relativement coûteux bien qu’actuellement on puisse se procurer chez certains fabricants, de petits postes peu onéreux, qui peuvent être branchés sur le courant lumière.
Ces postes présentent, cependant, l’inconvénient de ne pas avoir de puissance suffisante et ne peuvent, dès lors, être utilisés que pour de petits travaux.
Principe de fonctionnement
Le principe de fonctionnement d’un poste à souder électrique est le suivant : la source de chaleur nécessaire au soudage est produite par un transformateur haute-tension, alimenté par le courant secteur et donnant un courant à haute intensité.
Ce courant, à travers les électrodes, donne une série continue d’étincelles, comparable à un arc électrique.
L’arc électrique ne s’obtient qu’avec du courant continu ; avec l’alternatif le sens du courant change entre 50 et 60 fois par seconde, selon les périodes.
Les électrodes sont, d’une part, le métal à souder lui-même et, d’autre part, la baguette de soudure qu’on appelle d’ailleurs communément : l’électrode.
La chaleur développée par l’arc est de l’ordre de 4 000° et permet naturellement des soudages rapides puisque le métal entre immédiatement en fusion.
Autre avantage de la soudure électrique : outre la rapidité, le métal n’étant échauffé qu’en un seul point ne subit guère de déformations.
Le métal d’apport utilisé dans les soudages à l’électricité se vend sous forme de baguettes, appelées, ainsi que nous venons de le voir : électrodes.
Il est impossible de les fabriquer soi-même ; aussi se les procurera-t-on dans les commerces spécialisés.
Les électrodes sont, en général, constituées d’un fil métallique d’épaisseur variable enrobé de flux décapant.
Réalisation des soudages à l’électricité
Lors de l’achat du poste à souder, on aura reçu du fabricant la notice renseignant les épaisseurs de la baguettes que le poste peut utiliser et, souvent, celles qu’il y a lieu d’utiliser pour chaque espèces de travail, de même que l’intensité du courant nécessaire.
A défaut de posséder ces renseignements, par exemple, si on fait l’acquisition d’un poste de seconde main, on pourra se référer au tableau indicatif suivant (il est évidemment très succint et incomplet, chaque appareil ayant ses propres impératifs).
Diamètre du fil métal de l’électrode | Épaisseur de tôle à souder | Intensité du courant selon l’épaisseur d’enrobement |
en mm | en mm | en ampères |
1,5 | 1 | 20 à 25 |
1,5 | 1,5 | 25 à 30 |
2 | 2 | 40 à 50 |
2 | 2,5 | 40 à 50 |
2,5 | 3 | 60 à 80 |
3 | 3,5 | 90 à 120 |
3,25 | 4 | 95 à 140 |
4 | 5 | 130 à 150 |
5 | 6/7 | 160 à 200 |
6 | 8/10 | 200 à 240 |
7 | 10/12 | 240 à 300 |
On branchera l’un des câbles venant du poste à souder directement aux pièces à assembler au moyen de la « prise de masse », espèce de pince servant à assurer un bon contact avec la matière à souder.
L’autre câble sera directement relié à la pince porte-électrode.
On réglera ensuite l’intensité du courant au moyen du levier prévu, à cet effet, sur l’appareil et en fonction du travail à effectuer.
Avec le marteau piqueur, on fera une place nette de quelques millimètres de diamètre à l’endroit précis où on désire amorcer la soudure.
Sans oublier d’enfiler les gants protecteurs, on enclenchera l’interrupteur général permettant l’alimentation primaire du poste puis, en maintenant d’une main l’écran, on prendra le porte-électrode de l’autre.
On approchera la baguette de l’endroit préparé sur la pièce ; elle remplira son rôle d’électrode dès qu’elle sera suffisamment proche de la tôle.
L’arc électrique étant ainsi établi, il suffira de progresser lentement, dans le sens où on désire réaliser le cordon de soudure.
La progression peut se faire de gauche à droite ou de droite à gauche, étant donné que, dans ce type de soudage, l’apport de matière se fait automatiquement et régulièrement par l’usure progressive de l’électrode.
En outre, contrairement à ce qui se passe pour la soudure autogène, il n’y a pas de point de fusion à contrôler.
Si l’épaisseur de tôles à unir dépasse 5 mm, il y aura lieu de chanfreiner la partie à souder, afin de pouvoir réaliser plusieurs cordons de soudure superposées.
On compte généralement un cordon de soudure par 5 mm de tôle à souder.
Si la soudure accroche mal à la tôle, c’est presque toujours parce que l’intensité du courant est trop faible ; il s’agira donc de régler le poste sur une valeur plus élevée.
De même, si des fissurations se produisent dans le cordon de soudure, c’est habituellement parce que, cette fois, l’intensité du courant est trop forte ; il suffira, dès lors, de la réduire.
Ainsi que pour tous les autres soudages, on s’efforcera naturellement de ne travailler que sur des surfaces nettes et propres, bien qu’il y ait un moyen de réaliser, sans grand inconvénient, le soudage de tôles rouillées.
Ce travail, cependant, nécessitera une plus grande intensité de courant, d’où une dépense plus importante.
Important : Il faut être extrêmement prudent lorsqu’on utilise des postes à souder électriques. Il est souhaitable de les raccorder à une bonne prise de terre ; en outre, on devra toujours porter des gants protecteurs et des lunettes ou un écran pour préserver les yeux des rayons ultraviolets et infrarouges émis par l’arc électrique.
De même, on chaussera, pour autant que possible, des bottes en caoutchouc ou tout au moins, on aira des semelles de caoutchouc.
Machines à souder
Dans les ateliers et les garages, pour ne pas citer les grandes entreprises, on utilise fréquemment les soudeuses au point.
Ces appareils, qui peuvent même être portatifs, sont en tous points semblables aux postes à souder pour la production du courant, mais sont raccordés à 2 électrodes, la pièce à souder étant placé entre elles.
Par rapprochement des électrodes, on réalise sur la tôle des points de soudure qu’on espace selon les besoins, réalisant ainsi l’agrafage des pièces.
Une autre machine électrique à souder sert au soudage continu. Elle est constituée par 2 molettes appliquées sur la tôle, chacune faisant office d’électrode.
Il suffit de faire mécaniquement progresser la pièce à souder pour que le soudage se réalise.